Interview STEFFY BATTEUR (THE OWL BAND)

Par Philippe Archambeau. Décembre 2020

Philippe Archambeau : Bonjour STEFFY Merci d’accepter cette interview pour mon webzine
Road To Jacksonville http://www.rtjwebzine.fr consacré depuis 2001 au rock sudiste.

Pour nos lecteurs, peux-tu te présenter et nous dire comment tu es venu à la musique ?

STEFFY : Bonjour Philippe, pas de soucis pour moi c'est ok. Alors je me présente, je suis Steffy, j'ai 51 ans et ça en fait plus de trente que je pratique la batterie en groupe. J'ai commencé à l'âge de 17 ans par une année de cours à l'école de musique municipale, là où j'habitais avec ma mère et ma sœur. Puis j'ai arrêté pour des problèmes d'horaire de lycéen et à l'âge de 19 ans j'ai commencé à traîner avec des potes qui m'ont fait rencontrer un gars qui jouait de la guitare dans sa piaule. Nous passions des soirées entières à l'écouter jouer en buvant quelques bières, puis lorsque je lui ai dit que j'avais pris quelques cours de batterie, il m'a dit "pourquoi est-ce que nous ne ferions pas un groupe ?". Du coup, contre l'avis de ma mère, j'ai cassé ma tirelire et j'ai acheté ma première batterie, une Aria pro II noire. Nous sommes dans les années 80 et depuis je n'ai jamais cessé de jouer en groupe. 12 années de cours chez Agostini Le Havre, 5 années au conservatoire de Lillebonne. Je suis depuis 2017 le batteur du groupe de rock américain, THE OWL BAND. Et toute ma vie, je serai reconnaissant envers Patrick Richard, la personne qui jouait de la guitare dans sa piaule et qui m'a un jour permis de vivre ce que je vis depuis plus de trente années. D'ailleurs tous les CDs que j' ai enregistrés au cours de ma "carrière", je les lui offre systématiquement.

Philippe Archambeau : Quelles ont été tes premières influences musicales?

STEFFY : Tout jeune mes parents m'ont offert un walkman avec des cassettes des Beatles. puis ado, j'ai commencé à écouter du Téléphone, c'est Richard Kolinka qui m'a donné l'impulsion pour me mettre à la batterie quelques années plus tard. Puis ensuite, j'ai eu une période où j'ai écouté du Depeche Mode, The Cure, pour ensuite arriver sur les AC/DC et autres Led Zeppelin... J'ai adoré aussi Noir Désir, je suis un grand fan de Toto et bien sûr de Jeff Porcaro.

Philippe Archambeau : Je t'ai connu comme batteur de GANG. Mais tout d'abord, peux-tu nous dire comment se sont déroulés tes débuts musicaux?

STEFFY : Comme je le disais dans la question précédente, la rencontre avec Patrick Richard a été primordiale pour moi. C'est par lui que j’achète ma première batterie et c'est avec lui et d'autres potes que je vais faire mes premières armes derrière des fûts pendant six belles années. Je ne quitte plus la batterie ensuite et plus de 30 ans après, me voilà toujours en fonction. Je suis autodidacte à la base, je me suis nourri de toutes les personnes avec qui j'ai joué durant ces longues années. Depuis, j'ai quelques 15 années de cours Agostini plus 5 en conservatoire.

Philippe Archambeau : As tu quelques anecdotes ou souvenirs que tu peux tu nous vécus avec Gang que tu peux nous raconter?

STEFFY : Des anecdotes avec GANG, bien sûr que j'en ai. Septembre 2009, première participation de GANG à la Fête de l'Huma de La Courneuve, alors pas sur la grande scène malheureusement mais dans un pub monté par la section CGT du Havre. Nous devions jouer en fin d'après-midi. Nous sommes arrivé le matin tôt, le temps de prendre un café puis de monter le matériel et nous commençons les balances. Et là, en quelques minutes, tout le pub s'est rempli de monde en moins de temps qu'il a fallu à jouer le premier morceau. C'était juste hallucinant. Août 2010, nous participons au "BUIS BLUES FESTIVAL" avec entres autres HOBO BLUES, NINAN VAN HORN et ROB TOGNONI. Notre prestation faite, nous nous mêlons au public afin d'assister à la prestation de ROB TOGNONI et après quelques morceaux, je vois bien que le batteur est en galère, je vais voir en backstage et je remarque que le timbre de sa caisse claire a lâché. Je cours chercher ma caisse claire qui n'était pas bien loin et du coup ils finissent leur prestation avec ma caisse claire. Pour finir, février 2016, nous avions monté une mini tournée sur trois jours avec Cliff Moore, le petit frère du grand Gary Moore. Notre premier concert avait lieu dans un pub de Rouen et il était prévu que Danny Cox, le batteur de Cliff Moore, joue sur ma batterie pendant ces trois concerts. A son arrivée, il se familiarise un peu beaucoup avec mon matériel et pendant leur concert, il a cassé la tige métallique de la batte de grosse caisse, même moi j'ai jamais fait. Il recommencera deux jours après lors de la prestation au Batolune où là, il cassera une vis de cette même pédale.

Philippe Archambeau : Peux-tu nous en dire plus sur la création de THE OWL BAND, et l'envie de se diriger vers un répertoire de rock US?

STEFFY : THE OWL BAND s'est créé naturellement, tout est parti d'un bœuf avec David, un pote guitariste qui voulait depuis longtemps faire une jam avec Eric (premier guitariste de THE OWL BAND), Thomas qui reprenait la basse après de longues années d’arrêt avait sollicité aussi Eric donc du coup, nous nous sommes retrouvés tous les quatre au local à jouer quelques morceaux que chacun avait préparés avant et le courant est passé tout de suite. David nous a parlé d'un pote à lui qui chantait, une rencontre s'est faite et bingo, ça a fonctionné direct. Depuis, le line-up original qui était de 7 personnes (line-up qui a enregistré AIRBORNE), à savoir basse/batterie/2 guitares/chant/harmo et choriste, a bien diminué au fil des dissensions qu'il y a eu au sein du groupe. Depuis le line-up ne se compose plus que de 5 personnes: Ol au chant, "LUKA" aux guitares lead et chœurs, Fab à la guitare rythmique et aux chœurs, Tom (Thomas, NDLR) basse et chœurs et Steffy à la batterie. Pour ce qui est du style que nous avons adopté, il est parti un peu des influences de chacun même si il a un peu changé avec le nouveau line-up puisque qu'avant nous étions sur de la « new country », du « southern rock » et que maintenant, il n'y a plus de « new country », et plus de rock sudiste et rock américain des années 70/80.

Philippe Archambeau : D'où vient votre nom The Owl Band?

STEFFY : Pour le nom c'est parti, comme tous les groupes je pense, d'une difficulté et d'une réflexion à propos du nom de groupe à adopter, nous en avons cités beaucoup entre nous, et nous est venu naturellement THE OWL BAND qui veut dire "la bande de la chouette" du fait que nous répétons au studio de la chouette situé rue de la chouette. Voilà, le nom était trouvé, en anglais bien sûr, LOL

Philippe Archambeau : On vous a connus avec la sortie de Airborne et sa superbe version du « Midnight Rider »
des Allman Brothers, comment a été reçu ce premier disque?

STEFFY : Pour ce qui est de l'accueil de "AIRBORNE", le problème a été que peu de temps après sa sortie, notre guitariste lead, ERIC LECROQ, nous a lâchement abandonnés au profit d'un groupe de country de notre région. Et comme nous avons mis pratiquement 7 mois à trouver son remplaçant, pas de concert, pas de communication donc pas de ventes, et du coup comme le groupe s'est trouvé remodelé dans son line-up, nous avons dû rapidement entrer de nouveau en studio afin de préparer "RISE" plus en adéquation avec notre line-up actuel.

Philippe Archambeau : J'encourage nos lecteurs à se procurer votre nouveau disque Rise, composé de
quatre reprises et un titre original, comment choisissez vous vos reprises?

STEFFY : En tout premier lieu, nous puisons nos reprises parmi des groupes que nous affectionnons et qui collent au style que nous voulons avoir, puis dans ces groupes nous cherchons des titres qui ne sont pas forcement très connus pour justement éviter de tomber dans la caricature de groupe de reprises, nous voulons vraiment avoir notre identité musicale. Pour finir, nous cherchons des reprises qui correspond à notre structure musicale (basse, batterie, 2 guitares et voix) mais aussi à l'empreinte vocale que nous souhaitons avoir. Nous avons la chance d'avoir 3 chœurs possibles donc nous harmonisons ces voix car nous voulons être aussi reconnus comme un groupe à voix comme on n’en voit pas beaucoup ailleurs.

Philippe Archambeau : Vous reprenez « Summer of 69 » de Bryan Adams, un artiste qui avait déjà été repris par
38 Special en 1984 avec « Teacher, Teacher », qu'apprécies-tu dans sa musique?

STEFFY : Nous avions repris, dans notre premier EP, « BACK TO YOU », de Bryan Adams aussi. Ce que j'aime chez cet artiste, c'est la puissance de la voix bien sûr mais aussi une musique fluide sans artifices, on va du début à la fin du morceau et on se trouve transporté pendant tout le morceau. D'ailleurs, dans notre répertoire, nous reprenons aussi « ALL OR NOTHING ».

Philippe Archambeau : J'aimerais en savoir plus sur votre superbe titre compact et saignant à savoir « Nobody's Pride », peux-tu nous en dire plus sur la composition de ce titre ?

STEFFY : Pour "NOBODY'S PRIDE", tout est parti d'Yvon « Luka » LUCAS, notre guitariste solo, qui est très prolifique en matière de composition (il a des idées de musique pratiquement à chaque répète...), il nous a amené à une répète ce qui est l'intro du morceau et nous sommes tous partis là-dessus à essayer d'amener chacun avec son instrument le petit plus pour habiller cette intro, puis partis dans l'euphorie de cette intro, nous avons passé quasiment toute la répète dessus à créer les couplets, les refrains et le pont musical. Bien sûr, à chaque répète ce morceau s'étoffait. Il ne restait plus à Ol que d'écrire les paroles sur le thème que la musique lui a inspiré, et lui est venue cette idée de motard qui déconne, perd tout dans sa vie et se retrouve au fond du trou avec un « happy end » à la fin. C'est pour ça que nous avons mis ces bruitages de moteur de moto dans l'enregistrement et c'est pour ça aussi le thème du clip que nous avons sorti sur ce morceau.

Philippe Archambeau : Après ce nouvel album, quels sont vos projets? La sortie d'un disque enregistré
en live ou d'un DVD?

STEFFY : Après la sortie de "RISE" qui est un EP 5 titres et non pas un album en tant que tel, nous avons prévu de composer de nouveaux morceaux afin que fin 2021 nous puissions cette fois-ci sortir un véritable album 10 titres dans lequel nous souhaiterions mettre moitié reprises, moitié compositions. Nous souhaiterions aussi reprendre rapidement le chemin des concerts car cela nous manque énormément. Nous avons intégré le catalogue musical de l'association "POWER LIVE EVENTS" présidé par Alain Boucly il y a peu de temps et nous savons déjà que des projets commencent à arriver pour nous si ce CoViD veut bien nous laisser respirer un peu.

Philippe Archambeau : Avez-vous d'autres titres en préparation pour sortir un album complet?

STEFFY : Oui, le prochain CD de THE OWL BAND sera un 10 titres et comme nous aimerions mettre moitié reprises, moitié compositions, nous travaillons donc en ce moment à des compositions en répétition. Une est déjà bien avancée dans son ensemble, c'est à dire structure musicale plus paroles. Ne nous reste plus qu'à peaufiner le tout, créer les harmonies vocales et faire tourner. Nous avons en attente, deux musiques amenées par Luka qui n'attendent que nous.

Philippe Archambeau : Vous avez repris plusieurs titres de Blackberry Smoke, qu'est-ce qui te plaît dans ce groupe?

STEFFY : Pour ce qui est des BLACKBERRY SMOKE, je ne connaissais pas vraiment avant de rencontrer mes camarades et jouer dans THE OWL BAND et j'avoue que je suis tombé sous le charme de ce groupe qui a tout ce que l'on peu attendre d'un groupe de rock sudiste américain. Cet accent du sud des États-Unis si caractéristique, cette nonchalance en concert qui les font paraître très à l'aise en concert, cette générosité avec leur public et surtout, ce qui me frappe, c'est que généralement, en concert, les artistes ont tendance à jouer leurs titres à un tempo un peu plus rapide afin de donner un rythme à leurs prestations et bien les BLACKBERRY SMOKE arrivent, eux, à jouer certains de leurs titres plus lentement, sachant qu'il est très dur de jouer à des tempos lents, tu imagines le talent qu'ils ont.

Philippe Archambeau : As-tu eu l'occasion de les voir sur scène?

STEFFY : Non je n'ai pas eu cette chance. Tom et Ol, eux, y sont allés lors de leur dernier passage à Paris mais moi malheureusement je travaillais ce jour-là.

Philippe Archambeau : Quels sont les autres groupes que tu apprécies?

STEFFY : Les autres groupes que j'apprécie... Je suis un très très grand fan de Toto mais avant tout de Jeff Porcaro et bien sûr Simon Philipps, AC/DC, Led Zep, Téléphone, Noir Désir j'écoute un peu de tout ce qui n'est pas électronique en fait, il m'arrive parfois de me faire un peu de classique et beaucoup de musiques indiennes, ça m'apaise...

Philippe Archambeau : Peux-tu dire, pour nos amis batteurs, sur quel matériel tu joues?

STEFFY : Ma batterie actuelle, et certainement la dernière, est une GRETSCH renow mapple que j'ai acheté quasi neuve à un particulier sur Caen. grosse caisse de 24", 3 fûts basse de 14", 16" et 18" et une caisse GRETSCH RENOWN MAPLE 14X06.5 SILVER OYSTER. Cette batterie sonne d'enfer.

Philippe Archambeau : J'espère vous retrouver sur scène en 2021, si la situation le permet.
As-tu des endroits où tu aimerais jouer?

STEFFY : J'adorerais pouvoir être pris sur un festival majeur, ce serait trop bon de me retrouver avec les copains sur une grosse scène à nous éclater.

Philippe Archambeau : Dernière et traditionnelle question ici, si tu devais séjourner sur une île déserte,
quels sont les cinq disques que tu emmènerais avec toi ?

STEFFY : Si je devais me retrouver sur une île déserte, j'emporte avec moi le "Live in Amsterdam" de Toto, le "Live in Paris" de Téléphone, le 'Homecoming live" de Blackberry smoke, "Tambu" de Toto car c'est dans cet album qu'il y a "I will remember", morceau écrit en hommage à Jeff Porcaro, et enfin j'emporte le "Lost territories" de Little Bob car j'adore cet album.

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